[Elektre] La complainte d'une étoile.

"Elektre serrait le cordage du bateau en regardant le rivage des Fjords Hurlant s'éloigner, quitter la Einherjar, voilà quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru faire avant d'arriver sur ces terres gelées. La fin d'une vie de guerre et de violence sans borne au service du clan pour enfin pouvoir choisir qui son bouclier défendra."

- Tu sais que si tu ne retourne pas là-bas, je devrai te tuer, non?
dit une créature perchée avec la délicatesse d'un chat sur le bords du bastingage...
- Je sais Zelgor, tu es le dernier assassin officieux de Sindorian et tu agira toujours comme si la Main de Mort commandait encore, mais tu ne m'empêchera pas de quitter cet endroit, vivante ou non.
fit Elektre sans quitter des yeux l'horizon et en dégageant de son visage les cheveux que le vent faisait battre.
- Je ne compte pas te tuer, Sindorian s'en moque bien désormais, le Kirin'Tor le mène par le bout du nez. Je l'ai connu dans maints combats et pourtant dans celui ci il en ressort plus blessé à chaque fois. Le clan part en morceaux Elektre et nous sommes tous prêts à mourir avec lui, mais toi tu es différente n'est ce pas? Tu n'as jamais voulu tuer que pour défendre quelqu'un. Stian m'a un jour raconté comment ils t'ont rencontré après la guerre.

"Le visage d'Elektre se figea, comme si le froid avait enfin mordu ses os"

- C'est une vieille histoire, et je ne la connais que trop bien, ce n'est pas en ressassant les fantômes du passé que tu me fera revenir.
Elle se détourna pour rentré dans les coursives du pont inférieur.
- Tu pleurais!.... "Elle s'arrêta".... tu pleurais au milieu de ce lac, Tombétoile je crois, tu pleurais et tu chantais. Ton bouclier était brisé, et ton épée plantée dans un satyre mort. Stian et Sindorian suivaient la piste des combats en pensant pouvoir obtenir un peu d'argent des cornes de satyres. Stian a toujours refuser de me dire ce que tu chantais, c'est pas faute d'avoir essayé, mais il disait que si la chanson lui revenait en tête, il ne pourrait plus regarder les étoiles sans pleurer.
-Assez!
-Je n'essaye pas de te faire revenir, j'essaye de te rappeler qui tu es, tu viens de sortir de presque 10 années de guerre, tu as tuer plus que n'importe quel soldat de la horde, tu as changer de camps dix fois, cents fois! Mais au fond tous les contrats que tu as accomplit, les voyages pour protéger les clients à travers le monde, c'était pour le chercher n'est ce pas? celui pour qui tu chantais cette fois là?
-Tu ne sais rien! Tu n'as pas la moitié de mon âge maudit assassin! Parle encore de cette histoire et je tranche la tête!
"Elle avait défourré son épée et la tendait à présent vers le visage impassible du troll"
-Voyons, nous savons tous les deux qui est venu pour tuer l'autre et tu ne porte pas ton armure; ne me laisse pas cela comme dernier souvenir de toi.
"Elektre rengaina avec une expression de dépit"
- Cet homme dont tu parle, c'est l'homme avec qui j'ai grandi à Reflet-de-Lune et aux côtés duquel je me suis battu durant la guerre; mais le voyage est long, rentrons et mangeons un morceau le temps que la nuit tombe.

"Ils discutèrent du passé d'Elektre tout le repas ainsi que le restant de la soirée et ressortirent sur le pont lorsque les étoiles scintillaient au plus fort dans la nuit."

-Je ne pensais pas que tu avais eu une vie aussi longue, tu semble tellement jeune.
-Je suis jeune, je n'ai que 237 ans, c'est jeune pour ma race. "Son regard se perdit dans le ciel" regarde, regarde comme la nuit est belle...
-Que compte tu faire arrivé là-bas?
-Je partirai à nouveau à sa recherche puisqu'il n'est pas mort...Avant de partir, Hildegard m'a dit d'aller voir un groupe de gens qui parcourt le monde et dont elle a connu certains membres il y a longtemps, je vais commencer par là je crois.

-Je dirai a Sindorian que tu es morte et que ton corps flotte dans la grande mer.

-J'ai envie de chanter a nouveau pour cette nouvelle vie...

"Elle escalada la rambarde avec une incroyable agilité et marchait souplement jusqu'à la proue en entonnant un chant d'une autre époque"

Le monde est comme de la poussière dans le vide
Lustres et désespoir
Nous nous tournons vers l'est, éveillé
En l'absence d'une l'aube qui ne sera jamais rompue
Elle descend les marches
Noble, douce, fragile et franche
Tout va rouiller
La beauté, la richesse et la luxure

La peau, les tendons,la chair et les os
La cuisse et le cou, le cœur et le sang
La douceur que suit mon doigt
Dans ces nuit où nous ne sommes plus
Nous sommes tous des fantômes maintenant, nous l'avons toujours été

Nous avons tout perdu
Rien d'étonnant, aucun refuge
Aucune étoile brillante dans la nuit

Châtaigniers en fleur
Venez avec moi
En fin de compte
L'histoire se termine
par ce baiser ensanglanté
et ce bonheur affamé.

Il n'y a personne pour se battre ici
Rien ne bouge plus

La mort voit à travers moi et entend tout
Sur les berges nos âmes sont récoltées

Un millier d'entre nous sont parti
Et aucun d'entre nous n'est revenu
Un millier d'entre nous sont tombé
Et aucun de nous ne savait pourquoi
Un millier d'heures passé

Les brumes de nos rêves se terminent
Dans les vastes jardins des morts
Lorsque les chemins de gravier tourne
Lorsque le silence conquiert tout
Le ciel se ressemble de jour en jour
Le même gris morne
Miroir dans les eaux boueuses
Reflétant une fosse sans fond

Puisse la nuit nous libérer de cela
L'amour est seulement un sourire vide
Il nous reste mille ans a vivre
La longue marche dans la douleur commence

Guide-nous vers la victoire dans les plaines
Dans ce monde étranger autrefois vert
Couvert de champs et de haies
Maintenant il ne reste qu'un sommeil noir et brisé

Ou conduis-nous à la défaite lumineuse
Pour ne laisser que de doux souvenirs
Il ne reste que quelques instants à vivre
Dans ce monde qui n'est pas pour les humbles
Le bonheur nous submerge
Chacun d'entre nous
S'est rendu face au ciel gris
Honorez nous
A travers les siècles, a travers le temps
Honneur nous
Rien ne fut acquit et rien ne fut apprit

Un millier d'entre nous sont parti
Et aucun d'entre nous n'est revenu
Un millier d'entre nous sont tombé
Et aucun de nous ne savait pourquoi
Un millier d'heures passé
Des milliers d'étoiles....

"Sirnéa dormait dans l'écurie de long-guet, le souffle calme et lent, son pelage avait blanchi depuis qu'ils étaient tout deux au berceau de l'hiver et Elektre avait pus lui acheter une armure de combat.
Elektre ne trouvait pas le sommeil, elle savait que les chasseurs de la Einherjar étaient après elle depuis que Selwyn l'avait vue a Hyjal. Son épaule était encore douloureuse de la flèche reçue ce soir là. Elle ne pouvait rester à Darnassus trop longtemps la sécurité de Teldrassil n'est qu'éphémère et quelqu'un réussirait bien à passer, alors autant continuer les recherches. Elle avait entendu des rumeurs qui l'avait mené jusqu'aux ruines de Kel'theril mais le blizzard faisait rage depuis des jours et l'empêchait de quitté Long-Guet."

-Combien de temps vais-je encore devoir subir cette neige?

"Une vieille chanson lui vint a l'esprit, elle caressait la tête de Sirnéa en commençant à l'entonner..."

La mort s'embrume, victoire de la Lune
Être vivant et vision nocturne
Elle m'attire dans le tragique
Démence onirique.

Le maléfice me tient sous sa volonté
Étend son emprise dans mes pleurs esseulés
L'égérie nocturne tend sa main diaphane
Vers le chemin des âmes.

Tous ces enchantements, je transcende
Mon être, en son sein, empli de cendres
Qui brûlent l'âtre de mon âme démente
Nature mal aimante

La lueur des rêves enfouis brise l'écorce
Et mes racines désertées de force.
Les branches se figent dans le froid
De l'étreinte glacée de ses doigts...