[Korfeg] Le tueur invétéré.

La lune illuminait les sapins de sa lueur blafarde et laiteuse, telle une divinité nocturne veillant sur son sombre domaine.
Aucun bruit ne troublait le délicat silence qui régnait dans les bois, jusqu'à ce qu'un sifflotement accompagné de pas lourds dans l'humus se fasse bientôt entendre près de la clairière.
Il s'agissait d'un orc musculeux et torse nu dont le ventre légèrement volumineux dépassait un peu sur sa ceinture; et qui s'arrêta bientôt au milieu de la clairière, posant à terre l'imposante et lourde hache de guerre qu'il tenait jusque là sur son épaule.
Ecartant une branche du bout de l'une de ses hautes bottes en cuir épais, il leva sa tête surmontée d'une fine iroquoise violette, reniflant autour de lui.
Semblant réfléchir, il caressa le fin collier de barbe qui encadrait sa mâchoire prognathe, avant
de fouiller dans la besace qui pendait à sa ceinture.
En tirant un morceau de viande crue dégoulinante de sang, il mordit dedans et commença à asperger les alentours tout en murmurant un air enjoué, avant de jeter la viande dans un fourré.
Après s'être assit sur un tronc couché couvert de mousse, il s'appuya sur le manche de sa hache, attentif et aux aguets.

Après quelques minutes, un léger bruissement se fit entendre non loin de la clairière.
Descendant de son siège improvisé, l'orc se saisit de sa hache et s'avança d'un pas nonchalant vers le centre de la clairière, souriant d'un air satisfait.
Un hurlement lupin et sauvage retentit soudain sur sa gauche, bientôt suivi d'une dizaine d'autres provenant de divers endroits.
«C'est ça, venez voir papa, mes jolis... » murmura-t-il d'un ton cynique tout en se faisant craquer les cervicales.
Un worgen au pelage blanc surgit alors de l'obscurité, ses yeux rougeoyants semblables à des braises incandescentes sorties de quelque puits infernal fixés sur sa proie, vers laquelle il se rua en écumant de rage.
Loin d'être impressionné, l'orc courut également vers lui en rugissant, abattant bientôt sa hache sur le crâne de la bête qui mourut sur le coup, le crâne fracassé tandis qu'elle s'affalait dans la terre et les aiguilles de pin flétries.
Les congénères de l'infortunée créature surgirent de concert, encerclant le guerrier qui s'exclama en riant:
« Allez mes petites danseuses, faites-moi mal !!! Hahahaha !!! »
Agitant son arme avec aisance et précision, l'orc repoussa les assauts, blessant ou tuant les hommes-loups à mesure que ceux-ci l'attaquaient dans une pluie de crocs luisants et de griffes acérées.
L'un d'entre eux que le guerrier n'avait pas remarqué se laissa subitement tomber d'un arbre et agrippa ce dernier, le mordant profondément à l'épaule, près du cou.
Saisissant la bête par la nuque en grognant, il la fit basculer en avant avec violence avant de lui trancher le dos de son arme sans lui laisser le temps de se relever.
Succombant à l'ivresse du combat, l'orc ne tarda pas à éliminer tous ses assaillants avec brutalité, non sans être blessé à plusieurs reprises.

Une fois le carnage terminé, laissant la clairière couverte de cadavres et de sang, le guerrier; reprenant son souffle; vérifia que d'autres worgens ne viendraient pas, puis alla planter sa hache dans un tronc d'arbre et se saisit du couteau de chasse qui se trouvait à sa ceinture.
Ayant rassemblé tous les cadavre en pile, il commença à les dépecer avec délicatesse, examinant auparavant le bon état du pelage et du cuir des créatures inertes.
Son labeur terminé, il fit un tas des peaux pliées et les lia ensemble à l'aide d'une cordelette.

Tenant le paquet sur son dos, il alla récupérer sa hache et s'en fût, laissant derrière lui les carcasse nues et sanglantes des créatures qu'il venait de massacrer, murmurant pour lui-même:
« Bonne qualité ces peaux j'en tirerait un bon prix. » Puis il ajouta en criant, comme pour s'adresser aux résidents de ces bois:
« Qui c'est qui va se pochtronner tout la nuit à s'en mettre le crâne à l'envers demain soir? C'est moi !!!  Hahahaha !!!»
...