[Shariakin]

Comment pouvaient ils être à ce point aveugle? Comment pouvaient ils continuer à croire que Kael'Thas reviendrait pour eux? Maudite soit leur faiblesse, plutôt que d'accepter leur erreur il se sont murés dans le silence et continuent sur la voie de la démence ou les a mené le Prince félon. Leur addiction aux arcanes les dépasse, les pousse à commettre toutes sortes d'atrocités, nos prêtre de la lumière étaient les plus réputés d'Azeroth et aujourd'hui notre Culte de la Lumière est souillé par l'ordre des Chevaliers de Sang! Ils vont même jusqu'à torturer un Naaru, et A'dal qui les admet dans son sanctuaire...tout cela me révolte!

Derrière moi se trouvent les mages de la branche du Kirin Tor du concordat Argenté, eux s'opposent à nos frères déchus, eux sont fidèles à notre héritage, eux ont vu la duplicité du Traitre, eux ne se voilent pas la face. Je crois que ma fougue les a convaincu, je hais autant qu'eux les Elfes de Sang et ils s'en sont rendus compte, je ne dois pas faillir.

Je pioche dans mon sac et en sort mon carnet de voyage, j'en caresse la couverture de cuir et sent la magie qui parcours les veinures des pages immaculées qui le compose. Je le manipule quelques instants, les arts de ceux qui comme moi marchent dans les ombres associés à mes connaissances des arcanes me permettent d'en révéler le contenue crypté.

Les traitres à l'Alliance, à la Lumière et avant tout à notre Race se sont alliés à Sylavanas la Dame Noire. A cette pensée mon cœur s'arrête un instant et mes doigts se crispent, notre ancienne Forestière, si dévouée, si bonne...Mais aujourd'hui elle est une aberration et elle entraine les Elfes de Sang dans sa corruption chaque jour un peu plus. Je dois tenter d'en savoir plus sur la force des liens qui unissent les deux factions, l'intendant de Lune d'Argent n'a pas assez d'autorité pour diriger, pas assez de charisme, en l'absence de Kael les Elfes de sang pourraient être tenté de se retrouver sous la bannière de Sylvanas, le Concordat redoute donc une entente profonde entre les deux peuples...

Prenant une grande inspiration je me met en marche, j'ai pris la précaution de ne pas sortir à découvert du Bastion du Concordat et me dirige vers le quartier de Dalaran tenu par la Horde, c'est ma première mission, je suis nerveuse.
Je parviens néanmoins à donner le change suffisamment longtemps pour atteindre les portails magiques qui conduisent aux capitales de la horde. tout semble bien se passer..
Un garde m'interpelle, je sursaute, il hausse un sourcil, je me mord la lèvre inférieur, quelle gourde..

"Oui? réponds-je dans une battement de cils.
_Vous semblez bien nerveuse, auriez vous perdu votre chemin? Je ne pense pas vous avoir déjà vu auparavant. Me répond le garde avec un sourire charmeur.
_En effet je cherche une auberge chaleureuse, voir intime ou je pourrais peut être faire un peu la fête..tentés-je avec une moue aguicheuse;
_Nous devrions pouvoir nous arranger, je suis relevé dans quelques minutes, la nuit est douce, pourquoi ne visiteriez vous pas les environs sous la clarté de la lune en m'attendant? Je vous mènerais à un endroit charmant.
_Pourquoi pas? Je vais aller de ce coté, j'espère que vous arriverez à me retrouver."

je disparait avec un dernier regard flamboyant au coin de la ruelle, puis me redirige vers les portails. Ne désirant pas m'attarder plus que nécessaire je me hâte de prendre celui pour Lune d'Argent.

Une fois arrivée en ville, le dégout me gagne aussitôt, tout en ce lieu me rend malade, ma ville occupée par des traitres.. des traitres partout ou porte mon regard, je décide de quitter le lieu au plus vite, mais j'avise un mort vivant. Intriguée, révulsée je décide de le suivre il semble tout aussi pressé que moi de quitter la ville. Personne ne fait attention à moi, je marche avec un détachement affiché plusieurs pas derrière l'engeance impie. Comme souvent on fait plus attention à ce qui essaie de se cacher à ce qui s'affiche sans crainte d'être remarqué.
Enfin la créature atteint un orbe, je connais bien ces mécanismes, il devrait être transporté ailleurs. Il s'efface d'ailleurs à peine a-t-il posé les mains sur la surface lisse de la sphère. J'hésite, ma curiosité est très forte mais je ne peux prévoir ou me conduira cet orbe..
Une voie claire se fait entendre, suivit de nombreuses autres, instinctivement je me camoufle et attends, il s'agit de jeunes Elfes qui se rendent à Fossoyeuse ou ils doivent être présentés à Sylvanas en personne ! Un vétéran les accompagne mais n'est pas particulièrement vigilant.
Un à un les Elfes disparaissent, j'en déduis le point d'arrivé de cet orbe et remercie la Lumière pour cette chance insolente.
J'active l'orbe, et une fraction de seconde plus tard me retrouve sur la parvis de l'ancien château de Lordaeron.
Je descend quelques marches..et le chaos s'abat sur moi, un cri d'outre tombe à vous glacer les os retentis dans la cours, regardant de tout coté j'aperçois la troupe d'Elfes entrer en catastrophe dans la salle du trône alors que jaillissent de partout des guerriers prêt pour le combat . Je panique, recule et trébuche sur les marches en face de moi une véritable bataille débute, des portes brisés s'écoule un flot ahurissants de guerriers de l'Alliance.
Sur les dalles brisées s'affrontent morts vivant et Elfes de sang face auxquels les troupes humaines et naines viennent s'écraser dans un grondement assourdissant, le bruit du fer qui se croise, des armures qui s'enfoncent, tout cela me fait paniquer et je tente de m'éclipser.
Hélas je suis prise aussitôt en chasse par un fusilier nain qui envoie à mes trousses un énorme loup. Dans la précipitation j'oublie jusqu'à ma mission et franchit les porte vermoulues de l'ancienne Lordaeron et cherche un abris du regard.
Ni une ni deux je me précipite vers la tour qui surplombe une colline en face de Fossoyeuse, le nains ne semble pas décidé à me laisser fuir, impossible de le semer.
Dans l'escalier je décide de tenter de l'affronter, seul à seul il n'y a aucune raisons de penser que je ne puisse en venir à bout. C'est à ce moment que je sens les griffes acérés de la bête me lacérer un mollet, ce n'est même plus la peine de penser à l'affrontement, je parviens néanmoins à immobiliser l'énorme loup et à le garroter avant de reprendre mon ascension.
Les balles fusent et arrachent des pans de marches et de rambarde, dans la poussière je poursuis ma course boitillante, mais je rate la sortie qui mène aux plate forme de décollage des Zeppelins de la horde. Tant bien que mal je sors par une fenêtre et essaie de me rendre sur le toit ou le nain ne pourra certainement pas m'atteindre.
Erreur, le petit personnage excédé par cette fuite commence à tirer au travers de la charpente, je tente le tout pour le tout, je soigne sommairement ma jambe blessée et saute vers le Ballon le plus proche.

Mes yeux s'arrondissent, ma gorge se noue empêchant une plainte désespérée dans sortir, l'appareil se met en marche..
Je ne parviens qu'in extremis à m'accrocher au cordage de la partie supérieur de l'engin qui s'éloigne, dans mon dos j'entends le nain jurer. je prend le temps de souffler un instant, essaie de faire redescendre mon taux d'adrénaline.
Au bout d'un moment mes bras engourdies me supplient de m'attacher ou de descendre sur le pont..je n'aurais pas la force de descendre, je m'attache donc au mieux au cordage et me relâche...j'espère que le vol ne prendra pas trop longtemps, le sommeil me gagne et j'aimerais ne pas me réveiller..morte...

L'obscurité de dissipe. Enfin...
L'onde de choc résonnait encore dans ma colonne vertébrale, et le monceau de bois m'entourant indiquait une longue chute à travers les arbres.
Quelle idée, aussi, de se cacher sur le ballon d'un Zeppelin, vraiment !
L'équipage du ballon ne semblait pas avoir entendu le bruit de ma chute, en vue du point noir s'éloignant à l'horizon.
Belle chute, en effet...
M'étirant, deux vertèbres craquèrent. Pas les miennes, toutefois. Le bruit sourd et gras me parvenant à l'oreille venait de droit derrière.
Jamais tranquille, vraiment !
Sauter sur ses jambes, effectuer un demi-tour...
Et faire jaillir le sang.